Russie, troisième partie/Russia, third part
(English translation at the end of the post)
доброе утро!
Me voici donc dans le fameux transsibérien!
Entre les russes qui se demandent comment je vais faire pour supporter 7 jours de train et les européens qui trouvent que c’est un train mythique et que c’est leur rêve, je ne sais pas trop quoi en penser. Pour ma part, c’est plutôt un moyen d’atteindre l’Asie sans prendre l’avion. Je n’ai pas vraiment d’attentes concernant le train, peut-être un peu d’apprehension car je n’ai aucune idée de ce à quoi ça pourra ressembler.
Pour vous donner un aperçu du concept, voici la liste des arrêts, changements d’heure inclus (on traverse 7 fuseaux horaires!) :
Donc mon entrée dans le transsibérien se fait en toute discrétion. Hum. Des gars sortis de nulle part m’aident à mettre mon vélo dans le porte-bagages en hauteur. Sauf que le controlleur n’est pas d’accord et dis que je dois descendre le vélo tous les soirs car c’est trop dangereux de le laisser là-haut. Hum. Après d’âpres négociations avec la cheffe du train (pas commode, elle menace même de virer mon vélo du train au prochain arrêt), et grâce à Egor, un russe qui parle anglais (j’ai vraiment de la chance!), les contrôlleurs finissent par me dire que je pourrai mettre mon vélo dans le wagon à bagages, moyennant un supplément. Supplément qu’il faut aller acheter dans une gare…nous voici donc avec Egor, le lendemain, 6h30 du matin, 9°C, à la gare de Kostroma, pour acheter le sésame et déplacer le vélo :
Cette “formalité” réglée, je peux profiter pleinement de mon voyage.
Je suis dans un wagon dit “Platskarta” (3ème classe) :
Donc 9 “compartiments” (non fermés) de 6 places chacun. 54 personnes en tout. Chaque “compartiment” a un peu sa propre ambiance et son rythme. C’est donc tout un petit monde.
Dans le mien, j’ai de la chance de tomber sur Egor, qui parle super bien anglais et qui m’aide beaucoup. Il y a aussi Johan, un français (le seul autre non russe de notre wagon), qui travaille en Australie et rentre en prenant le moins possible l’avions.
Nous avons aussi une rom et sa fille, qui mangent, parlent et rigolent beaucoup (Egor est au milieu).
Il y a les deux controlleurs, qui assurent le bien-être du wagon. En fait, ce sont des étudiants qui font ça comme travail pendant leurs études.
Voici Evgenii en pleine action nettoyage :
Il y a aussi des arrêts un peu plus longs que les autres, qui permettent de prendre l’air, de se dégourdir un peu les jambes et de faire le plein de provisions :
Certains arrêts durent même une heure, ce qui permet de faire un tour en ville…
Le wagon restaurant, pour changer un peu d’ambiance…
Et les paysages qui défilent. Il y a de la forêt…
…mais pas que. Il y a aussi des villages…
…et des trains marchandises (gaz, pétrole, contenu non identifié), beaucoup beaucoup de trains marchandises…
Il y a aussi de l’eau chaude à disposition en continu, ce qui permet de faire du thé, réchauffer les nouilles ou la purée de patate instantanée.
La vie suit sont cours, chacun mange, dors, lit, discute selon son envie. Pour ma part, je dors beaucoup (bien au début, puis plus trop bien vers la fin), je lis un peu et je discute avec mes voisins. Je rigole bien avec les grands-mères russes (baboushkas) et les jeunes qui parlent un peu anglais. Le temps passe vite et lentement en même temps et avec les changements d’heure une fois par jour, on finit par perdre la notion du temps.
Les passagers changent au gré des arrêts. Le train est presque toujours plein.
Parmis les passagers, il y a Baboushka Olga, qui passe ses journées à regarder le paysage. Après 2 jours sans parler, elle commence à me parler anglais et décrète que je dois apprendre à parler russe. Elle me donne des cours pendant 1-2 jours, puis abandonne un peu (je ne suis pas une très bonne élève).
Il y a aussi Anetchka, une petite ouzbèk de 3 ans qui m’adopte rapidement et veut tout le temps jouer avec moi.
En route, on croise des inondations…
La gare d’Irkoutsk (pas loin du lac Baïkal)…
Des chèvres en pleine nuit dans une gare…
Des églises…
Des rivières…
Et même des montagnes! (oui, jusqu’à présent, c’était plat…)
Bon, vu que j’ai un peu plus de temps que d’habitude pour écrire, je vais répondre à une question de Nadia: quelles sont mes opinions sur le sens de la vie ?
Vu que je n’ai pas vraiment une réponse très claire à cette question, je vais plutôt lister le type de questions que je me pose en ce moment :
Quel est le sens de votre vie ? Avez-vous un objectif dans votre vie ? Pourquoi vous levez-vous le matin ? Qu’est-ce qui vous motive dans la vie ? Comment voulez-vous utiliser le temps qu’il vous reste à vivre ? Que voulez-vous accomplir ?
Après encore quelques couchers de soleil…
Et quelques paysages sous l’eau…
J’arrive à Vladivostok!
Je suis un peu fatiguée et déphasée. J’arrive tout de même à remonter mon vélo et à arriver jusqu’à mon auberge.
Le transsibérien était vraiment une expérience à part. Je me suis sentie complètement déconnectée, du monde, et aussi de l’écoulement normal du temps. On a vraiment le temps de prendre le temps de faire les choses. Je n’ai pas trop eu le temps de m’ennuyer, toute occupée à dormir, manger, socialiser avec mes voisins et lire un peu.
A bientôt pour de nouvelles aventures!
Пока!
In English…
доброе утро!
Here I’m in the famous transsiberian train!
Between Russian wondering how I will do to endure 7 days of train and the Europeans saying it’s a mythical train and that’s their dream, I don’t know what to think. For me, it’s more a mean to reach Asia without taking the plane. I don’t have any particular waitings for this train, maybe some apprehension because I have no idea about how it would look like.
To give you an idea of the concecpt, here the list of the stops, including time changes (we cross 7 time zones!) :
So my entrance in the train is in all discretion. Mmmh…. Some guys coming out of nowhere carry my bike in the luggage holder (above). Except that the controller says it’s not possible because it’s too dangerous and that I have to put down my bike every night. Mmmhh…. After hard negociations with the chief of the train (she even threaten to put out my bike at the next stop), and thanks to Egor, a Russian speaking English (I’m really lucky!), the controllers end by telling me I could put my bike in the luggage wagon, if I buy a ticket for it. Ticket that I have to buy in a train station…so here we are with Egor on the next day at Kostroma train station (6:30 am, 9°C) to buy the precious ticket and move the bike.
This “formality” settled, I can enjoy fully my trip.
I’m in a wagon “Platskarta” (3ème classe) :
So it’s 9 compartments (non closed) of 6 places each. 54 people in total. Each “compartment” has its own atmosphere and rythm. It’s a little world.
In mine, I’m lucky to have Egor, who speaks very good English and helps me a lot. There is also Johan, a French (the only other non-Russian of the wagon), who works in Australia and is going back there by taking as few planes as possible.
We also have a Rom woman and her daughter, who eat, speak and laugh a lot (Egor is in the middle) :
There are also the two controllers, who assure the well-being of the wagon. In fact, they are students working during their studies. Here is Evgenii in cleaning action :
There are also stops longer than others, where we can go out, walk a little and buy some provisions :
Some stops last even one hour, allowing to make a small tour in the city :
The restaurant wagon, to change the atmosphere :
And the landscapes are passing by. There are forests…
…but not only. There are also villages…
…and many many marchandises trains (gas, oil, unidentified content)…
There is also always free available hot water, allowing to make tea or heating the instant noodles or mashed potatoes.
Life is going on, everyone eats, sleeps, reads, speaks as they want. For me, I sleep a lot (well at the beginning, not very well at the end)), I read a little and speak with my neighbours. I laugh with the Russians grand-mothers (“baboushkas”) and the youngs speaking a little bit of English. Time passes fast and slowly at the same time, and with time change once per day, we finish by losing the notion of time.
The passengers change with the stops. The train is almost always full.
Among the passengers, there is Babushka Olga, who spends her days looking at the landscape. After 2 days without speaking, she begins to speak to me in English and declares I have to learn Russian. She gives me some courses during one or two days and then she gives up (I’m not a very good student).
There is also Anetchka, a little Ouzbek of 3 years old who adopts me rapidly and always want to play with me.
On the way, we come across floodings…
The Irkoutsk train station (not far from lake Baïkal)…
Some goats in the middle of the night at a train station…
Churches…
Rivers…
And even mountains! (yes, it was flat until now…)
So, as I have more time to write than usual, I will answer to a question of Nadia : what are my opinions about the meaning of life ?
As I don’t have a really clear answer on the matter, I will rather ask you some questions I’m nowadays trying to answer :
What the meaning of your life ? What is the purpose of your life ? Why do you wake up in the morning ? What does motivate you in your life ? How do you want to use the time you still have to live ? What do you want to achieve ?
After some more sunsets…
And some landscapes under the water…
I reach Vladivostok!
I’m a little bit tired and out of step. I still manage to reassemble my bike and reach my hostel.
The transsiberian was really an experience apart. I felt completely disconnected, from the world and from the normal flow of time. We really have time to take the time to do things. I didn’t really get bored, because I was busy sleeping, eating, socializing with my neighbours and reading a bit.
See you soon for new adventures!
Пока!